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.Comme ils avaient à peu près la même distance à parcourir, ils devaient vraisemblablement se joindre à peu près à la même heure sur le théâtre des opérations.Le 21 novembre au soir, le colonel Gore partit de Sorel avec cinq compagnies d’infanterie, une pièce d’artillerie de six et un piquet de police à cheval.Le temps était mauvais; il faisait froid et pleuvait à torrents.Tous les chemins avaient été défoncés et les ponts rompus par les paysans.Néanmoins, le lendemain, le colonel Gore et ses troupes arrivèrent devant Saint-Denis, après une rude marche d’environ douze heures.Il pouvait être dix heures du matin.Aussitôt le tocsin laissa tomber dans l’espace ses notes funèbres.Des barricades défendaient toutes les avenues du village, et un puissant rempart, construit avec des troncs d’arbres, interceptait la route.Retiré dans une grosse maison de pierre qu’il avait fait fortifier et créneler, le docteur Neilson avait résolu de vaincre ou de mourir.M.Papineau, le docteur O’Callaghan et quelques officiers de milice s’y trouvaient avec lui.Huit cents hommes, dont un quart à peine munis de fusils, le reste portant qui une lance, qui un épieu, qui une fourche, qui une faux, ou de vieux sabres rouillés, faisaient retentir le village des chants de la Marseillaise et de la Parisienne.Malgré leur nombre et leur détermination, Neilson doutait de la victoire.— Monsieur, dit-il à Papineau, vous devriez vous retirer à Saint-Charles; ce n’est pas ici que vous serez le plus utile; nous aurons besoin de vous plus tard.— Que penserait-on de moi, si je m’éloignais à cette heure? répliqua celui-ci.— Vous êtes notre chef à tous; à tous, vous devez compte de votre vie, reprit Neilson[57].À ce moment le canon gronda.— À nos postes, messieurs! s’écria Neilson et souvenez-vous que la patrie a les yeux sur vous!Le feu des Canadiens répondit aussitôt à l’artillerie des troupes royales.Mais que pouvait un seul canon contre des amas de pins hauts comme des maisons?Les insurgés se montraient à peine, lâchaient leurs coups de fusil et disparaissaient derrière les barricades.La mousqueterie des Anglais ne leur faisait pas plus de mal que leur canonnade.Cependant un boulet, passant à travers les souches, tua un membre de la Chambre législative, M.Ovide Perrault, blessa plus ou moins grièvement cinq hommes, et jeta quelque confusion dans les rangs des Canadiens.Mais, vers deux heures, et après que le colonel Gore eut fait de vaines tentatives pour emporter les retranchements à l’assaut, les patriotes reçurent du renfort, et Neilson commanda une sortie.Elle réussit complètement.Les royalistes, épuisés de fatigue, à court de munitions, lâchèrent pied et s’enfuirent vers les bois, en abandonnant leur canon, leurs fourgons et leurs blessés.Fiers de ce triomphe, les Canadiens rentrèrent chez eux en chantant des hymnes d’allégresse.Mais ce n’était pas l’heure de s’endormir sur les premiers lauriers; car, s’étant emparés d’un officier anglais, ils avaient appris que le colonel Wetherell s’avançait de Chambly sur Saint-Charles, à la tête de cinq compagnies, d’une troupe de police à cheval et de deux pièces de canon.Après avoir réparé leurs fortifications, ils coururent prêter assistance à leurs amis de Saint-Charles.Bon nombre d’habitants avaient quitté le village avec les femmes et les enfants.Mais madame de Repentigny et sa fille y résidaient encore; la première ayant fait une rechute, et les médecins ayant déclaré qu’il était impossible de la transférer à la ville sans compromettre son existence.Le 25 novembre, au matin, la pauvre femme sommeillait dans son lit, et Léonie, assise à son chevet, parcourait des yeux plutôt qu’elle ne suivait avec l’esprit un livre de piété.C’était un touchant tableau!La mère, immobile, les joues amaigries, le teint jaune comme l’ivoire du crucifix qui pendait dans la ruelle, déjà marquée au sceau de la mort, était l’image de la douleur profonde, mais résignée.Pâle, les yeux cernés par l’insomnie et les angoisses, sa fille offrait une navrante personnification de l’Inquiétude.Tout à coup les roulements du tambour résonnent, déchirés par les notes perçantes du clairon.Madame de Repentigny s’agite sur sa couche, Léonie tressaille.— Qu’y a-t-il, mon enfant? demande la première d’une voix affaiblie.— Ah! maman, maman! ils vont se battre! ils vont se battre! répond la jeune fille en se levant et se jetant sur l’oreiller qu’elle baigne de ses larmes.— Heureusement que ni ton père, ni sir William, ne sont là, dit la tendre mère en faisant un effort pour baiser sa fille.Ton père est à Québec, sir William à Montréal, prions Dieu pour eux!— Et pour mon cousin, dit Léonie en tombant à genoux.— Ah! oui, il est à Saint-Eustache.Mais il ne court aucun danger, n’est-ce pas?— Je l’espère, maman.Après ces mots, toutes deux joignirent les mains, et confondirent leurs cœurs dans un élan vers l’Éternel.Le canon détona, accompagné d’une fusillade nourrie, alors qu’elles achevaient cette ardente oraison.— Sonne donc pour savoir ce qui se passe au dehors, mon enfant, dit madame de Repentigny.À cet appel, un domestique arriva; mais il ne put rien dire, sinon que les troupes du roi étaient aux prises avec les rebelles.Léonie se précipita vers la fenêtre.— Prends garde! ah! prends garde, ma fille! lui cria madame de Repentigny avec terreur.— Il n’y a rien à craindre, bonne maman; je vois parfaitement, mais on ne peut m’apercevoir; et, d’ailleurs, on ne tire pas de ce côté, répondit Léonie en collant son visage contre les carreaux de la croisée.Ah! voici les militaires qui chargent; les insurgés plient; le ciel est tout noir de fumée.Le colonel Wetherell venait en effet de fondre sur les Canadiens avec une impétuosité irrésistible.Quoique sorti de Chambly dans la nuit même où le colonel Gore sortait de Sorel, il n’avait pu arriver avant le 25 en vue de Saint-Charles, tant les habitants avaient semé d’obstacles sur sa route.À midi, il prit position sur une colline qui domine la rivière, et braqua son artillerie contre le camp des patriotes.Ce camp, fortifié par des ouvrages en terre et en bois, formait un parallélogramme, appuyé d’un côté sur la rivière, de l’autre sur la maison de M.Debartzeh, l’un des instigateurs de l’insurrection.Trouée par une centaine de meurtrières, cette maison renfermait une foule de tirailleurs.Deux petites pièces de campagne ajoutaient encore à la force des Canadiens.Leurs dispositions, leur bravoure, leur permettaient d’espérer la victoire.Malheureusement, ils étaient commandés par un Anglais mécontent, un certain T.Brown, — un lâche, — qui déserta son poste à l’heure même du combat.Le signal de l’attaque donné, le colonel Wetherell canonne les retranchements, et lance ses troupes autour du camp pour l’envelopper [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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